Des livres vous en avez dans la rubrique « lecture » de ce blog, en voici 3 de plus à offrir, vous faire offrir ou vous offrir directement.
La Société du Bien-être – Agustín García Calvo
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[…] Tout le management du Bien-être consiste au final à la technique du Substitut. Rappelez-vous que l'Ersatz fut une invention des guerres, des pénuries déjà lointaines d'après-guerres ; mais de cette invention provient la généralisation du Substitut sur laquelle se fonde le Bien-être. […]
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Une petite citation tirée d'un de ces livres, discrets mais indispensables, desquels une fois la lecture d'un chapitre terminée, on peut se dire aisément « c'est ce que je pense, mais c'est mieux formulé ».
L'auteur, Agustín García Calvo, est philologue, quelqu'un qui, par l'analyse des textes, étudie les langues et les civilisations, et prête attention aux mots.
Écrit dans une langue simple, facile à comprendre, une langue qui ne demande pas de références énormes contrairement à d'autres, cet essai est une série d'attaque contre le système économique et étatique de notre monde, attaque en règle afin de montrer le vide de la religion « monétariste ».
25 courts chapitres qui démontent les concepts du développement vendus comme un progrès alors qu'ils ne sont souvent que conservatisme et régression. 25 chapitres pour expliquer comment la rentabilité de toute chose est devenu le critère décisionnel le plus important, comment on parle d'argent de manière indifférenciée pour un joueur de foot ou une opération du foi, comment les femmes se convertissent en monnaie ou encore pour poser la question des états.
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[…] Cependant, il faut reconnaître qu'imaginer la disparition de l'Espagne, de l'Irak ou de l'Indonésie effraie les âmes : beaucoup de sang innocent a été versé tout au long de l'Histoire pour maintenir ces idées (sous des formes anciennes de domination, sacrifiant des troupeaux de gens […] ; et sous des formes plus avancées, en condamnant des populations ordonnées à être mortes-vivantes, devant leur téléviseur, ou dans les embouteillages d'automobiles personnelles […].
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et finir par un chapitre dans lequel est expliqué la façon dont le commun est détruit pour faire croire à chacun qu'il est unique.
Et pour ceux et celles qui remplace la télé par l'ordinateur, n
Des deux autres textes insérés dans le livre, celui intitulé « Plus de rails, moins de routes » est une très bonne argumentation contre le fléau automobile.
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Second livre de ce billet « La Machine s'arrête » d'E.M. Forster, une fiction comme un pendant au pamphlet présenté au mois d'avril sur ce même cyber-cahier.
La société décrite dans cette fiction est celle où chaque acte des humains présents est là pour alimenter la machine, une machine toute puissante dont on ne sait pas grand choses quand à sa finalité.
Cette fiction, écrite en 1909, fait énormément penser au film « Matrix ». Cependant, contrairement au film dans lequel des humains sont exploités par l'intelligence artificielle pour subvenir aux besoin de cette dernière, ici, la machine a été crée initialement pour accomplir la volonté des humains. Le système aurait pu en rester à ce stade, mais l'histoire, le livre, raconte le moment charnière où des humains en arrivent quasiment à accomplir ce qu'ils pensent en être la volonté de son Omnipotence, la Machine. Mais pas tous...
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[…] Il y avait des boutons et des interrupteurs partout – des boutons pour réclamer de la nourriture, de la musique, des vêtements. Il y avait le bouton du bain chaud, qui, une fois enclenché, faisait surgir du sol une cuve en (imitation) marbre, remplie à ras bord d'un liquide chaud et inodore. Il y avait le bouton du bain froid. Il y avait le bouton qui produisait la littérature. Et il y avait bien évidemment les boutons grâce auxquels elle communiquait avec ses amis. La chambre, bien qu'elle ne contînt rien, était reliée à tout ce qui lui importait au monde. […]
« Le Changement » de Bernard Charbonneau (1910 – 1996). Beaucoup moins clair que « Tristes campagnes », présenté ici, autant le dire tout de suite.
Ce livre est une critique de la société de croissance, une critique de la religion de la croissance, doublé d'une analyse des conséquences des destructions engendrées par celle ci.
Un publicitaire est cité dans la préface, bien à propos « dans un monde qui bouge, l'immobilisme est un désordre »*, ce livre n'est le manifeste de ce désordre, loin de là, mais il peut y contribuer.
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Comme les 3 mousquetaires étaient 4, un dernier pour la route, « Vivre la simplicité volontaire – histoire et témoignages », une collection des entretiens publiés dans le journal La Décroissance.
Cinq grandes parties : se modérer, déserter, militer, bifurquer et oeuvrer, pour présenter les chemins de vie dans la simplicité volontaire d'une cinquantaine de monsieur et madame Tout-le-Monde.
Les lecteurs du journal savent que ces trajectoires ne se veulent pas être des guides à suivre mais des expériences à partager. C'est d’ailleurs leur qualité principale, ne pas être une confession de fautes commises, de péchés, mais, par un exemple, par une forme de miroir tendu, c'est être une porte ouverte, à chacun de franchir le seuil.
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