Je rentrais avec le livre sous le bras alors que l'émission de radio « la Librairie Francophone » multipliait les précautions oratoires concernant ce livre, comme s'il était porteur d'une mutation microbienne, sommant Iegor Gran, son auteur, d'assumer ses propos.
Peine perdue pour ma pomme, une Golden ? Je l'ai dévoré tout cru.
La présentation radiophonique pointe un côté climato-sceptique, forcément sulfureux, présent dans ce livre quand celui-ci traite principalement des mécanismes qui ont mis fin à une amitié de vingt ans. L'auteur décortique le discours de son ami et de quelques autres qui défendent l'idéologie du « catastrophisme climatique ». Il analyse comment un simple « petit geste pour la planète » devient une injonction dans la bouche de son ami ou une quasi religion dans sa copropriété.
Dans ce récit autofictionnel, l'auteur met en scène le burlesque de sa vie dans l'immeuble entre « sa crotte » de petit rebelle pour caricaturer les écolos ou encore sa participation désastreuse à la cérémonie des cartons, le jeudi.
Oui Iegor Gran est de « mauvaise foi » dans sa façon de décrire nos travers quotidiens ! Et alors ? Le ton utilisé est celui de la provocation gratuite afin de faire naître un rire salvateur. Le rire et la culture ne sont pas le propre des humains depuis longtemps, mais ils contribuent largement à l'épanouissement de ces derniers.
Concernant le franchissement du point Godwin°, autre critique du livre, l'auteur nous rappelle que c'est Al Gore qui le premier a fait la comparaison avec le régime totalitaire.
Un bémol cependant au livre, ce sont les notes de bas de pages, amusantes au début, elles deviennent vite pénibles.
En sus des 20 chapitres, l'article source de la brouille est offert en bonus. C'est l'article publié et censuré par Libération lors de la grand messe « home ».
° La loi de Godwin dit que plus une discussion s'allonge sur internet ou ailleurs, plus la probabilité que la seconde guerre mondiale soit évoquée est forte (nazis, camp de concentration, etc.). Quand cela arrive, on dit que la discussion a atteint le point Godwin, et on considère qu'il est inutile de la poursuivre (quels que soient les arguments avancés).
« Home » dans « là bas si j'y suis ! »