Présentation

  • : Association pour la Décroissance Conviviale
  • : L'ADC est une association née pendant l'été 2006 à Orléans. Elle a pour objet de promouvoir et diffuser l'idée de décroissance conviviale. Pour plus d'informations, allez sur la page "Qui sommes-nous ?". Si vous souhaitez être régulièrement tenu au courant de nos activités, envoyez-nous un mail à l'adresse inscrite en bas de la page
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Annuaire local

Voici quelques liens vers des associations locales qui proposent des actions, des services, des informations... qui vont dans le bon sens.

Attac45 nous a pris de court et l'a déjà réalisé, le voici : (vous retrouverez certains liens disponibles ci-dessous)

L'annuweb d'Attac45

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Réflexion

" En 1970 quand j’étais petit garçon, nous n’avions pas de croissance de population pas de revenus du tout. Il n’y avait ni investissement ni service, mais nous étions heureux. Nous avions une alimentation de qualité et tout ce que nous désirions de la nature. Avec l’arrivée des projets de développement, les Dayaks ont été marginalisés et les richesses collectives ont été remplacées par les richesses individuelles. "
Stephane Djuweng, Anthropologue issue du peuple Dayak

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Colonisation

" Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C’est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu’à nous d’habiter cette terre. Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l’esprit la volonté de cultiver le sol, et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage. "

Sitting Bull, grand chef Sioux (1831 – 1890)
8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 13:00
Comment la France a tué ses villes – Olivier Razemon

Des vitrines vides et sombres, des façades aveugles, des stores métalliques baissés. Calais, Agen, Le Havre, Landerneau, Avignon, Lunéville… la crise urbaine ronge les préfectures et sous-préfectures, les détruit de l’intérieur. Les boutiques abandonnées ne constituent que le symptôme le plus flagrant d’un phénomène plus large : la population stagne, les logements sont vacants, le niveau de vie baisse. Alors que se passe-t-il ?

L’offensive délibérée de la grande distribution, en périphérie, tue les commerces du centre-ville et des quartiers anciens, et sacrifie les emplois de proximité. Mais les modes de vie sont fortement liés aux modes de déplacement. Ainsi, au-delà de la dévitalisation urbaine, cet ouvrage observe les conséquences, sur le territoire, de la manière dont on se déplace. Partout, la voiture individuelle reste considérée comme une obligation, un dû. Or, parce qu’elle occupe de l’espace et génère bruit et pollution, la motorisation contribue largement à l’asphyxie des villes.

Comment la France peut-elle sauver ses villes ? Il n’existe nulle solution miraculeuse, mais une série de petits pas, de décisions empreintes de sobriété.

 

C’est le livre du moment pour qui désire parler vélo sans se laisser pourrir la vie par « la vox populi » autrefois cantonnée au comptoir, aujourd’hui micro-trottoiturisée pour le journal du soir.

 

Le journaliste s’est promené un peu partout dans le pays afin d’étudier quelques-uns des mécanismes qui font que beaucoup de centre ville étalent en série des commerces autrefois indépendants, aujourd’hui vitrines vides. Parfois ces centres sont « homogénéisés » ou « franchisés » dans le but de rassurer le chaland, mais souvent, ces entreprises « d’hygiénisation » ou « embellissement » du centre ce sont effectuées au détriment de certaines classes sociales.

 

Le touriste pour lequel ces entreprises sont menées s’il n’est pas un féru d’architecture, se consolera avec les macarons posés ici ou là et chargés de donner un cachet historique à un centre « Disneylandisé », Orléans-mégalopole (>fr) est un cas d’école. Au delà du centre, les zones commerciales comme pavillonnaires ne sont qu’étalement de boîtes, de caisses ou de hangars.

 

L’enquête fait la lumière sur les causes de ce spectacle qui donne à voir des vitrines vides en enfilade ; les causes ne sont pas toujours les même, même si elles se ressemblent : ici un centre commercial dominant, ici un maire véreux, ici des terres achetées à prix bas et rendues constructibles par la grâce d’un conseil municipal, ailleurs, les habitudes de déplacement qui se modifient en fonction d’un nouvel emploie, en fonction d’un nouvel aménagement…

 

Il demeure quand même que les politiques municipales peuvent être décisives que se soient pour défendre sa ville, pour aménager son centre (ce qui ne doit pas ce faire au détriments des périphéries), des politiques municipales, communautaires, mégalos qui parfois pensent un peu à l’intérêt général, très souvent servent de petits intérêts particuliers.

 

Un livre à lire ! Attention, il ne parle pas que de pédaler dans la cité, mais aussi des moyens pour donner au centre urbain une seconde vitalité.

 

Nous gardons ceci sous le guidon :

« le stationnement est un outil d’urbanisme et de transport » rappelle Charles-Éric Lemaignen, vice-président du GART, président (UMP) de l’agglomération d’Orléans et de l’assemblée des communautés de France (AdCF). Le GART agit depuis le début des année 2010 pour la transformation de l’amende sanctionnant le stationnement illégal en redevance, dont les collectivités pourraient fixer le montant et encaisser les recettes. Aujourd’hui, le procès-verbal est dressé par la police municipale, mais le montant de l’amende pour dépassement de temps est fixé par l’État. Ainsi, la verbalisation est perçue comme une sanction émanant de la mairie, mais ses recettes sont transférées à l’État. On comprend mieux pourquoi beaucoup de municipalités hésitent à verbaliser.

 

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- Le ciber-cahier d’Olivier Razemon se trouve ici (>fr). Dans les commentaires de ce dernier :

Une suggestion, effectuer un voyage à vélo aux Pays-Bas caméscope en main pour filmer à quoi ressemblent les petites villes des Pays-Bas, afin de montrer à vos élus que ces infrastructures ne sont pas juste réservées aux grandes villes avec de gros budgets. Et que ça profite notamment aux commerces de centre-villes, très vivants, contrairement à la France.

- Le site incontournable (en anglais): https://bicycledutch.wordpress.com/

- Le site de l’éditeur est à cette adresse (>fr), le livre est lui disponible dans votre librairie – indépendante – préférée.

- Il y a à cette adresse (>fr) un très-très bon entretien d’Olivier Razemon.

- Le site du GART (>fr).

Dans la perspective de la semaine européenne de la mobilité (du 16 au 22 septembre 2016), le GART et Rue de l’Avenir rééditent la brochure « Le Code de la rue dans le code de la route » dans une version réactualisée.

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- La version occitane de ce billet se trouve dins la linga d’aur aquí (>lm)

 

27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 12:01

ml

En 2010, j'avais fait un « eat local challenge », une opération « Manger local » dans la langue de Rabelais.

En 2015, pour l'Alternatiba - Loiret, avec utilisation des logiciels libres, sur le modèle présenté dans le lien, avec l'aide de Marjorie, j'ai mis en page quelques recettes, nous en avons ajouté quelques unes.

Les plus chanceux ont acheté « la matière » (papier, carton, ficelle...) des quelques 20 livres réalisés pour l'évènement, ils diposent maintenant du savoir et ils ont le pouvoir de propager, voir de modifier ces même recettes.

Nous ne sommes pas éditeur, cependant beaucoup sur le salon ont demandé un tirage papier ; nous ne pouvons plus satisfaire ce genre de demande. Nous pouvons vous envoyer le fichier *.pdf (185 Ko) par courriel, faites nous en la demande. Vous pouvez consulter le livret en ligne en cliquant sur le lien ci dessous :

http://issuu.com/pigeon45000/docs/mangerlocal?e=1243589/30967339

 

L'hébergement en ligne n'est pas des plus écologiques, le fichier restera ainsi jusqu'à la fin de l'année 2015, pas plus. Vous trouverez dans les solderies, les rederies, les resourceries de très bons livres de cuisine pour 1€00 et sans les névroses modernes.

Edit :

Puisqu'il y a eu plusieurs demandes de téléchargement du fichier, le voici accessible pour une durée également limitée : Manger Local.pdf

22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 19:05

Cette année encore, nous étions présents au salon Terre Naturelle à Orléans le week-end dernier. Et comme chaque année notre modeste stand ne vend rien si ce n'est quelques anciens numéros de la revue La Décroissance. Alors pour agrémenter nos tables, nous apportons des livres en consultation. Ce sont nos lectures qui sont parfois le sujet d'articles sur ce site ensuite.

 

Le salon est donc l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes et d'échanger avec elles, de leur expliquer tout ce que nous mettons derrière le mot Décroissance, mais également d'encourager à lire et de conseiller quelques ouvrages qui nous ont particulièrement intéressés. On nous demande souvent si les livres sont à vendre, mais nous ne sommes pas une librairie, les visiteurs prennent alors les références des livres, voire une photo avec leur téléphotone, et puis on nous a suggéré de mettre la liste des livres exposés en ligne. Bonne idée, c'est donc l'objet de cet article. Avec le titre et l'auteur, nos visiteurs n'auront aucun mal à trouver les références complètes et à les fournir à leur libraire local ou leur bibliothèque pour qu'il les commande pour eux (évitez de passer par les supermarchés en ligne, destructeurs d'emplois locaux, de lien social, et d'acquis sociaux). Lorsque nous avons déjà écrit un article, le lien est indiqué.

 

Cette année nous avions donc sur la table :

 

- Eloge du carburateur - Essai sur le sens et la valeur du travail, de Matthew B. Crawford ; tout est dans le sous-titre ou presque.

 

- Les pommes Miracles - L'histoire vraie d'un paysan en quête du naturel, de Tsutomu Fujikawa ; il s'agit d'un manga qui raconte comment un paysan japonnais persévérant abandonne les pesticides utilisés dans son verger pour préserver la santé de son épouse et aller à la rencontre de la nature.

 

- Solutions locales pour un désordre global, de Coline Serreau ; le livre du film éponyme où chaque "solution" est présentée plus en détail.

 

- Le retour de la bicyclette - Une histoire des déplacements urbains en Europe de 1817 à 2050, de Frédéric Héran ; une excellente étude de la place du vélo dans les déplacements en ville depuis le début de l'ère industrielle et comment ce type de déplacement permettrait de répondre efficacement à des problèmes d'ordre social, économique, environnemental. Article sur notre site.

 

- Alternativez-vous ! de Collectif ; écrit par des citoyens engagés notamment contre le changement climatique et en lien avec l'initiative Alternatiba, dans le même format que le médiatique "Engagez-vous !" de Stéphane Hessel, avec des alternatives simples à mettre en action immédiatement chez soi et autour de soi.

 

- Petite forêt, (2 tomes) de Daisuké Igarashi ; un autre manga d'une citadine qui retourne vivre à la campagne et redécouvre les savoirs-faire oubliés. Article sur notre site.

 

- No impact man - Peut-on sauver la planète sans rendre dingue sa famille ?, de Colin Beavan ; l'expérience incroyable d'un américain qui veut réduire son empreinte écologique et celle de sa famille à zéro alors qu'ils vivent en plein coeur de Manhattan au 9ème étage. Article sur notre site.

 

- De nombreux titres des éditions Le pas de côté, un éditeur militant et clairement objecteur de croissance avec les titres comme par exemple : Ecraseurs ! (Les méfaits de l'automobile), La valeur de la simplicité volontaire, La Machine s'arrête, Détruisons les machines, L'esclavage moderne, La société du Bien-être ; nombre de ces livres et d'autres du même éditeur ont fait l'objet d'articles ou de quelques lignes sur notre site.

 

- Vivre la simplicité volontaire - Histoire et témoignages, de La Décroissance ; compilation des témoignages de simplicités volontaires vécues, parus chaque mois dans la revue La Décroissance. Quelques lignes sur notre site.

 

- Autre éditeur militant : Le passager clandestin, avec notamment la collection "Les précurseurs de la Décroissance" qui présente des extraits de textes d'auteurs dont la pensée se rapproche, voire inspire celle de la Décroissance, avec par exemple Jacques Ellul, Lao-Tseu, Jean Giono, Diogène et bien d'autres.

 

- Graines de Permaculture, de Patrick Whitefield ; une première approche de la permaculture, très facile à lire, concrète et synthétique, pour découvrir cette manière d'envisager un monde naturel et abondant pour tous.

 

- Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Hervé Kempf ; pas de capitalisme sans croissance, pas de croissance sans consommation toujours plus importante de ressources, ni destruction des équilibres naturels et sociaux. Pour préserver notre environnement, il est temps d'engager la Décroissance ce qui équivaut plus ou moins à sortir du capitalisme.

 

- Manuel de Transition - de la dépendance au pétrole à la résilience locale, de Rob Hopkins ; le mouvement des Villes en Transition essaime petit à petit, et propose aux citoyens de réorganiser leur territoire de vie pour les rendre moins dépendants au pétrole et plus joyeux.

 

- Décroissance et politique, titre de la collection Entropia, revue d'étude théorique et politique de la Décroissance ; cette revue propose une compilation d'articles de différents auteurs se rapportant au thème choisi par chaque revue.

 

- La belle verte, de Coline Serreau ; c'est un film, à voir et à revoir, et puis le scénario a été édité et permet de retrouver les dialogues jubilatoires de cette utopie joyeuse.

 

- Le partage contre la croissance - Construire la démocratie : la réforme fiscale, de Jean Vassileff ; la croissance économique accroît les inégalités, une vraie démocratie travaillerait à les réduire, notamment à l'aide d'une profonde réforme fiscale.

 

- Guide de survie joyeuse - Avec les ressources du jardin, de la nature et des productions maison, de Guylaine Goulfier ; journaliste jardinière, elle propose un ouvrage sympathique avec de belles photos qui donne envie de remettre les mains dans la terre, d'agrémenter son jardin de poules, de fleurs et de toutes sortes de plantes, et ensuite de transformer les récoltes pour le plaisir des papilles.

 

- Ils changent le monde ! - 1001 initiatives de transition écologique, de Rob Hopkins ; initiateur du mouvement des Villes en Transition, l'auteur illustre par de nombreux exemples que la Transition est en marche et que de nombreuses personnes se sont relevés les manches pour la mettre en oeuvre. Un ouvrage de l'excellente collection Anthropocène.

 

- L'âge des low tech - Vers une civilisation techniquement soutenable, de Philippe Bihouix ; autre ouvrage de la collection Anthropocène, celui-ci vient nous démontrer que notre civilisation scientiste pense que la science va parvenir à résoudre tous les problèmes et s'acharne à construire des machines, des industries, des activités humaines toujours plus complexes et déshumanisées, qui nécessitent toujours plus de matériaux rares, d'énergie, et qui loin d'être efficaces deviennent difficilement réparable, voire carrément jetables, mais surtout accessibles uniquement aux plus aisés. Et si l'avenir n'était pas en fait de revenir à des techniques simples, partagées, équitables, mais éprouvées, résistantes et réellement durables.

 

- La Décroissance pour tous, de Nicolas Ridoux ; un des premiers ouvrages parus expliquant le concept de Décroissance et toutes les idées qui sont derrière.

 

 

Tous ces ouvrages sont également dans nos bibliothèques personnelles et vous pouvez nous les emprunter, il suffit de se croiser.

Bonnes lectures !

12 juillet 2015 7 12 /07 /juillet /2015 19:27

C’est l’été et pour mieux préparer la rentrée, votre association favorite fait une petite sieste. La rentrée de septembre va voir éclore :

- Au niveau national, le 14 novembre à Vénissieux (69) – « contre-sommet sur le climat » organisé par nos amis du journal « la Décroissance » (entrée payante).

 

- En local, dans le cadre de l'Alternatiba-Loiret :

- vendredi 18 septembre : 10h30 – St Laurent des Eaux. Rassemblement à la centrale.

- vendredi 18 septembre : 12h00 – rencontre à Beaugency.

- vendredi 18 septembre : à partir de 16h00 départ du Martroi - Orléans pour St Hilaire, vers 17h30 départ de St Hilaire St Mesmin vers le campo Santo d'Orléans – 3ème vélorution pour accompagner le tour Alternatiba avant une soirée conférence et concert.

- samedi 19 septembre : 10h00 à 18h00 – Village Alternatiba au Campo-Santo. Conférences, concerts, rencontres, associations. Entrée gratuite.

Nous y serons et aurons besoin de toutes les bonnes volontés pour être volontaire au village, tenir notre espace…

- le samedi 19 septembre : 16h00 - Frédéric Héran est invité par la Vélorution et l'ADC à la Librairie Nouvelle (Place de la République) dans le cadre de l’Alternatiba et du « parking-day ». En attendant la rencontre et avant d'acheter son livre édité en poche pour cette rentrée 2015, lisez la chronique sur son livre (en suivant les liens, vous trouverez 1 conférence (3 vidéos) donnée à la maison du vélo de París).

- mercredi 23 septembre - 20h30 à 23h00 : Mensuelles du libre de Cenabumix, Le Libre, une révolution sociale. Conférence à la Maison des Associations d'Orléans.

- lundi 28 septembre - 20h00 : réunion mensuelle de l'ADC chez M. Bertrand (132, rue de Bourgogne - Orléans)(venez avec un plat végéta*ien et un coussin pour vos fesses). Réunion bilan, qui veut faire quoi et comment pour les rencontres à venir.

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Après les lectures d'automne, celles d'hivers, quelques idées lectures d'été. La lecture, souvenez-vous de ce truc gris là, écrit avec plus de 140 caractères, oui, un journal ou un livre.

- Édition spéciale juillet-août 2015 du journal « la Décroissance ».

Pour 4€50 vous fortifiez les cases libres de votre cerveau.

 

- Matthew B. Crawford « Éloge du carburateur – essai sur le sens et la valeur du travail ».

Ce n'est pas l'ouvrage qui va transformer votre vie, certe, mais il va peut-être alimenter votre réflexion. Au travers de son vécu, l'auteur restitue son expérience de « réparateur » d'objets – ici des motos – acte oublié de notre époque du jetable, face à l'économie du savoir, de la rentabilité.

La lecture de ce livre est facile même s’il y a beaucoup de répétition.

 

- Alain Accardo « Le Petit-Bourgeois Gentilhomme ».

[…] le système capitaliste ne fonctionne pas seulement par l’exploitation et l’oppression mais aussi par l’adhésion de la plupart au système qui les exploite, les spolie et les opprime, c’est-à-dire qu’il fonctionne à l’aliénation psychologique et morale, entretenue par des espérances de succès individuel le plus souvent fallacieuses. Nos luttes ne doivent pas se livrer seulement aux niveaux politique et économique mais doivent s’accompagner d'un autre combat, tout aussi nécessaire, dont l'enjeu est la réappropriation par chacun de sa propre subjectivité. […]

 

- « Génération Végétale ».

Un livre conçu comme une somme de réponse aux questions que vous vous posez peut-être sur les végans, la disco-soupe, les plantes sauvages. Plus de 20 portraits de jeunes activistes trentenaires pour les plus vieux, 10 ans pour les plus jeunes, des fiches pratiques pour donner envie de faire. Un petit livre agréable à lire qui vous évitera de farfouiller l'internet pour tout et n'importe quoi.


- Héloïse Guay de Bellissen « Spinoza antistress ».

Spinoza est un philosophe du bonheur. Ce livre est une aide précieuse pour faire face à aux idées noires, construit autour de 99 pilules composées chacunes d'une citation du philosophe suivie d'un commentaire. La lecture vous procurera apaisement, joie et bonheur, une secte est beaucoup plus chère à la journée.

 

7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 08:00

Ce billet n'est pas destiné a se retrouver sur fessebouc, lisez l'avis de Günter Grass sur la chose.

 

« Le retour de la bicyclette – Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050 » de Frédéric Héran, est un livre militant, au sens noble du terme. C'est le genre de livre à dévorer avant une vélorution. « Le pouvoir de la pédale » de Razemon, ici chroniqué, défrichait les pistes, celui-ci analyse, critique les politiques mises en place, chiffres à l'appui.

 

La lecture de ce livre, pas toujours facile, à la présentation un brin austère, forge une solide culture sur l'histoire du vélo. Elle donne aussi de précieuses idées au sujet des aménagements à déployer ou nécessaires au (re)déploiement de l'usage de la bicyclette en ville. L'auteur, Frédéric Héran, est maître de conférence en économie, chercheur en sociologie. Dès le début du livre, la bécane et son usage sont considérés dans l’écosystème « transport urbain », c'est à dire le découpage modale* des « outils de la mobilité » mis en concurrence les uns les autres en différents lieux et différentes époques.
 

La bicyclette est fille d'Europe et l'auteur nous promène donc hors hexagone, pour voir comment et pourquoi ailleurs cela semble aller parfois mieux, et il en profite pour tuer l'idée du gène du vélo qui serait une spécificité de l'Europe du nord.

Ce livre offre des réponses aux questions suivantes :

La multiplication des pistes cyclables suffit-elle à relancer la pratique ?

Comment et pourquoi le centralisme français a fait perdre 30 ans en matière de déplacement ?

Pourquoi les cyclistes passent au rouge ?

Pourquoi le port du casque doit rester une question de choix personnel ?

 

La lecture de ce livre terminée, nous ne nous tromperons plus d'adversaire, d'autant plus que par delà l'histoire contée, les encarts parsemant l'ouvrage et les sources citées offrent du solide en qualité d'argumentaire.

 

JP

- Voici le lien vers Carfree, site sur lequel l'auteur présente son livre (3 vidéos).

Le retour de la bicyclette - Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050
Frédéric HÉRAN. Un livre publié par La Découverte

 

 

Sommaire

- Introduction : le vélo et le système des déplacements urbains

- 19° siècle : Un symbole de modernité

- Première moitié du 20° siècle : La diffusion massive de la bicyclette

- Trente glorieuses : l'effondrement général de la pratique du vélo utilitaire

- Années 70 : Premiers rebonds

- Années 80 et 90 : Divergences européennes

- Années 2000 : Le retour en grâce

- Quelques éléments constitutifs d'une politique de ville cyclable

- Essai de prospective : le vélo utilitaire à l'horizon 2050.

- Conclusion : Le vélo, un choix de société.

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* Introduction page 9 : « Pour mesurer l'importance de la pratique de la bicyclette dans un territoire, l'indicateur le plus simple et le plus utilisé est la « part modale », c'est-à-dire la part des déplacements réalisés à vélo sur l'ensemble des déplacements, y compris à pied. Un déplacement, quant à lui, est un trajet effectué par une personne avec un ou plusieurs modes, pour un motif précis (travail, études, achats…), entre un lieu d'origine et un lieu de destination différents. Un déplacement utilisant plusieurs modes est comptabilisé selon le mode le plus lourd : par exemple, un déplacement à vélo puis en train est compté dans les déplacements en train ».

 

10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 13:30

Des livres vous en avez dans la rubrique « lecture » de ce blog, en voici 3 de plus à offrir, vous faire offrir ou vous offrir directement.

La Société du Bien-être – Agustín García Calvo

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[…] Tout le management du Bien-être consiste au final à la technique du Substitut. Rappelez-vous que l'Ersatz fut une invention des guerres, des pénuries déjà lointaines d'après-guerres ; mais de cette invention provient la généralisation du Substitut sur laquelle se fonde le Bien-être. […]

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Une petite citation tirée d'un de ces livres, discrets mais indispensables, desquels une fois la lecture d'un chapitre terminée, on peut se dire aisément « c'est ce que je pense, mais c'est mieux formulé ».

L'auteur, Agustín García Calvo, est philologue, quelqu'un qui, par l'analyse des textes, étudie les langues et les civilisations, et prête attention aux mots.

Écrit dans une langue simple, facile à comprendre, une langue qui ne demande pas de références énormes contrairement à d'autres, cet essai est une série d'attaque contre le système économique et étatique de notre monde, attaque en règle afin de montrer le vide de la religion « monétariste ».

25 courts chapitres qui démontent les concepts du développement vendus comme un progrès alors qu'ils ne sont souvent que conservatisme et régression. 25 chapitres pour expliquer comment la rentabilité de toute chose est devenu le critère décisionnel le plus important, comment on parle d'argent de manière indifférenciée pour un joueur de foot ou une opération du foi, comment les femmes se convertissent en monnaie ou encore pour poser la question des états.

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[…] Cependant, il faut reconnaître qu'imaginer la disparition de l'Espagne, de l'Irak ou de l'Indonésie effraie les âmes : beaucoup de sang innocent a été versé tout au long de l'Histoire pour maintenir ces idées (sous des formes anciennes de domination, sacrifiant des troupeaux de gens […] ; et sous des formes plus avancées, en condamnant des populations ordonnées à être mortes-vivantes, devant leur téléviseur, ou dans les embouteillages d'automobiles personnelles […].

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et finir par un chapitre dans lequel est expliqué la façon dont le commun est détruit pour faire croire à chacun qu'il est unique.

Et pour ceux et celles qui remplace la télé par l'ordinateur, n'oubliez pas de lire l'avis de Günter Grass sur Fessebouc.

Des deux autres textes insérés dans le livre, celui intitulé « Plus de rails, moins de routes » est une très bonne argumentation contre le fléau automobile.

Agustín García Calvo (1926-2012) est un philologue, linguiste, poète, dramaturge et essayiste espagnol. Ce livre regroupe trois texte, traduits par Manuel Martinez : Analyse de la Société du Bien-être, Dieu et l'Argent et Plus de rails, moins de routes.

Préface de Luis Andrés Bredlow. Traduit de l'espagnol par Manuel Martinez, avec l'aide de Marjolaine François.

 

 

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Second livre de ce billet « La Machine s'arrête » d'E.M. Forster, une fiction comme un pendant au pamphlet présenté au mois d'avril sur ce même cyber-cahier.

 

La société décrite dans cette fiction est celle où chaque acte des humains présents est là pour alimenter la machine, une machine toute puissante dont on ne sait pas grand choses quand à sa finalité.

Cette fiction, écrite en 1909, fait énormément penser au film « Matrix ». Cependant, contrairement au film dans lequel des humains sont exploités par l'intelligence artificielle pour subvenir aux besoin de cette dernière, ici, la machine a été crée initialement pour accomplir la volonté des humains. Le système aurait pu en rester à ce stade, mais l'histoire, le livre, raconte le moment charnière où des humains en arrivent quasiment à accomplir ce qu'ils pensent en être la volonté de son Omnipotence, la Machine. Mais pas tous...

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[…] Il y avait des boutons et des interrupteurs partout – des boutons pour réclamer de la nourriture, de la musique, des vêtements. Il y avait le bouton du bain chaud, qui, une fois enclenché, faisait surgir du sol une cuve en (imitation) marbre, remplie à ras bord d'un liquide chaud et inodore. Il y avait le bouton du bain froid. Il y avait le bouton qui produisait la littérature. Et il y avait bien évidemment les boutons grâce auxquels elle communiquait avec ses amis. La chambre, bien qu'elle ne contînt rien, était reliée à tout ce qui lui importait au monde. […]

 

Traduit de l'anglais par Laurie Duhamel

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« Le Changement » de Bernard Charbonneau (1910 – 1996). Beaucoup moins clair que « Tristes campagnes », présenté ici, autant le dire tout de suite.

Ce livre est une critique de la société de croissance, une critique de la religion de la croissance, doublé d'une analyse des conséquences des destructions engendrées par celle ci.

Un publicitaire est cité dans la préface, bien à propos « dans un monde qui bouge, l'immobilisme est un désordre »*, ce livre n'est le manifeste de ce désordre, loin de là, mais il peut y contribuer.

 

* Maurice Lévy (en 2004)

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Comme les 3 mousquetaires étaient 4, un dernier pour la route, « Vivre la simplicité volontaire – histoire et témoignages », une collection des entretiens publiés dans le journal La Décroissance.

Cinq grandes parties : se modérer, déserter, militer, bifurquer et oeuvrer, pour présenter les chemins de vie dans la simplicité volontaire d'une cinquantaine de monsieur et madame Tout-le-Monde.

Les lecteurs du journal savent que ces trajectoires ne se veulent pas être des guides à suivre mais des expériences à partager. C'est d’ailleurs leur qualité principale, ne pas être une confession de fautes commises, de péchés, mais, par un exemple, par une forme de miroir tendu, c'est être une porte ouverte, à chacun de franchir le seuil.

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  • Tous les livres présentés dans ce billet sont édités par Le Pas de Côté, n'hésitez pas à les commander chez votre libraire indépendant préféré.
23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 07:00

N'oubliez pas de lire l'avis de Günter Grass sur Fessebouc.

Neil Postman suggérait que ce pourrait bien être Aldous Huxley, qui redoutait qu’on n’ait plus envie de lire des livres, qui aurait finalement raison contre George Orwell, qui craignait qu’on les bannisse. Annihiler cette envie de lire, voilà ce qu’accomplirait désormais le divertissement médiatique, anesthésique d’un genre différent de celui de Pascal, notamment par sa portée politique. Ce divertissement est un cocktail abrutissant qui laisse bien peu de chance à la culture générale, à sa diffusion et à son appréciation mais qui, en revanche, met les spectateurs, lecteurs ou auditeurs, à la merci des annonceurs.

Patrick Le Lay, grand patron de tf1, levait le voile sur cet aspect des choses en déclarant : « Il y a beaucoup de façon de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réalistes : à la base, le métier de tf1, c’est d’aider coca-cola, par exemple, à vendre son produit […]. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à coca-cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »

Cette longue citation est tirée du livre de Normand Baillargeon « Liliane est au Lycée – Est-il indispensable d’être cultivé ». Cet ouvrage développe un ensemble de réflexion sur la culture générale.

La culture générale possède la même qualité que le sel en cuisine, celle d’une saveur dans la vie. Et rien de mieux pour comprendre le mode de vie actuel que la lecture. Pour relever votre été l’automne, voici une petite sélection de quelques lectures dont le sujet n’est pas la décroissance, enfin pas directement ; ceux et celles qui cherchent des « têtes d’affiches » pour penser la décroissance iront faire un tour dans le journal éponyme, numéro double été 2014, n° 111, 4€50 chez votre marchand de journaux.

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Aldous Huxley « le meilleur des mondes » (traduit de l’anglais par Jules Castier).

L’action se passe dans une société mondialisée, société avec une structure très hiérarchisée dans laquelle l’eugénisme est la règle à l’intérieur des fabriques de nourrissons, dans laquelle les êtres sont conditionnés pour effectuer des tâches précises, une société où le bonheur obligatoire est la règle. L’humain, le « sauvage » est parqué dans des réserves.

Un jour, une expédition en « sauvagie » ne se déroule pas comme prévue…

C’était un futur possible, nous y sommes, de plain-pied.

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Alex Garland « la plage » (traduit de l’anglais par Jeanne Rovet & Marianne Brun-Rovet).

Richard cherche un dérivatif à son existence. À force d’îles désertes et d’endroits vierges des marques de la civilisation occidentale, au fil d’une course aux sensations extrêmes, le routard entend parler de « sa » définition du paradis : une plage où l’on peut vivre de riz, de poisson et de marijuana.

Il finit par trouver cette île, véritable paradis, occupée par quelques occidentaux et gérée d’une façon « autogestionnaire », loin de tout, loin des contraintes ; le paradis va vite virer à l’enfer autoritaire par la seule irruption du « réel ».

Le livre duquel a été tiré le film. C’est une très belle métaphore pour les bâtisseurs de « château en Espagne », avec des gouffres immenses pour se protéger des maux civilisationnels.

Le second intérêt du livre est sa critique, légère, du touriste et du tourisme, qui passe très rapidement de routard à charter, entraînant perte d’identité et d’authenticité des « spots » à la mode.

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Katarina Mazetti « mon doudou divin » (traduit du suédois par Lena Grumbach & Catherine Marcu).

Wera, pigiste aussi fatiguée que son compte en banque trouve une annonce pour un stage de spiritualité. Ce stage ne propose rien moins que de forger son dieu, à soi, à son image.

Voici le récit de quinze jours de « spiritualitude » comme dirait l’autre, dans une communauté dirigée par un gourou un peu mou et sa femme cripto-féministe-intégriste, une communauté où elle se retrouve avec une demi-douzaine de personnes qui n’ont pas plus l’air illuminés qu’elle ne l’est.

Ce livre offre quelques armes pour faire face aux gourous dépressifs en tout genre qui voudraient vous faire prendre la moindre étincelle de temps présent pour la lumière, face aux alcooliques qui ont trouvé la lumière dans le fond d’une bouteille de « zenitude », face aux charlatans qui prêchent la pauvreté mais eux illuminent leur garage avec 20 Rolls-Royce, face à ceux qui vous vendent la méditation comme un forfait téléphonique*.

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Pierre Lamalattie « précipitation en milieu acide »

« Si, dans cinq cents ans, des archéologues voulaient savoir ce qui s’est passé au XXe siècle en se limitant à la peinture moderne, ils ne trouveraient quasiment aucune trace des guerres, ni des totalitarismes.»

Voici une citation tirée du dernier livre de Pierre Lamalattie, citation qui n’a guère de lien avec le sujet du livre, celui de la crise de la quarantaine et du vide sidérale de la vie d’un consultant partagée avec celle d’une tenante du « coaching », tant « managérial » que « coucouplénal ».

Ce livre n’est pas du tout décroissant, autant le dire tout de suite. Cependant c’est une très bonne analyse des attentes, des désirs d’une frange de la classe bourgeoise urbaine qui se présente, et est présentée, comme quasi seul modèle ; malgré les conflits, les contradictions et les impasses, c’est en homme moderne que le héros parviendra à la beauté d’être.

De toute la liste, c’est probablement le mieux écrit, dans une très belle langue.

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* Ces quatre exemples d’escroqueries au « bien-être » sont réels, j’ai les noms.

16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 12:25

Moins de 200 pages, 5 chapitres, 15€00 et un carnet « pratique » pour un objet qui représente une part « modale » de plus ou moins 4 %. Un petit étalage de chiffre pour un billet consacré à un livre que les cyclistes de l'association sont invités à lire.

 

Après un historique de « la machine à courir », ce sont les différentes images du cycliste qui sont passées au crible, images collées comme un dossard sur les cyclistes par les médias, les politiques, l'air du temps :

- la bicyclette est un objet pour les pauvres,

- c'est pour faire du sport le dimanche.

Rappelons les propos d'un élu de l'agglo d'Orléans : dès qu'on fait plus de 1,5 km, on n'est plus cycliste mais sportif.

- le vélo c'est un loisir pour les gosses :

Propos d'une élue au « développement durable », agglo d'Orléans (avant les élections de 2014) : il faut des pistes autour des écoles. On ne cherche pas à faire des pistes pratiques le long de la nationale [et le long de la Loire] sinon les vélos iraient plus vite que les voitures.

Mais il y a aussi le vélo qui lave des péchés (Philippe Barbarin, curé très très conservateur, est très simple dans sa vie de tous les jours, il roule en bicyclette).

- le vélo, truc de bobos végétariens urbains.

Entendu d'un élu de l'agglo, face à l'image des vélos stationnés devant la gare d’Amsterdam : mais comment faire pour retrouver le sien si on généralisait ainsi le stationnement devant les commerces*.

- et pour finir les présentations des différentes images, le vélo est un danger public, sous entendu pour lui-même autant que pour les autres.

Moins de 150 morts en vélo pour combien en voiture ! N'oubliez pas que ce sont les groupes de pression automobile qui communiquent le plus sur le port du casque** par de gentilles campagnes de promotion.

 

Le chapitre suivant présente les aspects économiques du vélo. Du « remède à la crise » qui place l'auteur dans les logiques d'adaptation, nous changeons de braquet pour aller vers l'autonomie de l'usager, la (re)apropriation de paire avec le partage des savoirs au sein d'ateliers associatifs.

C'est peut-être le chapitre le moins décroissant, mais certainement pas le moins intéressant du livre en ceci qu'il fournit une grande somme d'arguments en faveur du vélo.

 

Le dernier chapitre parle de la transition piège à c. c'est à dire le changement dans la continuité et tout le reste de « bazaritude paradigmique » sur papier glacé. C'est le seul moment où le livre parle d'Orléans, et pas pour en dire du bien.

Rappelons que l'itinéraire de la Loire à vélo n'est utilisable que pour la promenade, et encore, sous conditions de ne pas avoir un velo-cargo par exemple.

Rappelons également que si la deuxième ligne de tramway est partiellement doublée d'un machin cyclable, ce dernier n'est pas utilisable avec les poteaux plantés au milieu, les ruptures de tracé ou encore sa dispersion entre petits pavés glissants, « aire de rencontre », parking et trottoirs.

 

Le carnet pratique donne des piste de travail, certaines très éloignées de tout bon sens comme les tutoriels internet*** auxquels nous privilégierons un livre, ou une rencontre dans un atelier, comme le GPS en lieu et place d'une bonne carte ou les carnets de voyages offerts dans les offices de tourisme, comme le touittage de photographie pour dénoncer les risques auquel nous préférons l’interpellation directe des élus (même si la discussion est plus facile avec des plans ou des photos que l'abstraction lyrique à la française dont raffole les débatteurs débattants).

D'autres pistes sont à mettre en pratique lors de nos discussions, aussi bien le choix des équipements que la planification de son itinéraire en fonction des équipements, de la sécurité ou du confort.

 

Ce livre, écrit dans une langue simple, est une très bonne lecture à prendre comme encouragement à travailler la question après la pause estivale, surtout dans une agglomération « plate » comme celle d'Orléans.

 

Jpierre.

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* Le problème ne se pose-t-il pas sur le parking des méga-surfaces de l'Agglo ; comment retrouver sa caisse un samedi après-midi de course ?

** L'auteur du billet porte un casque lors des trajets quotidiens Orléans-Cercottes-Orléans, quasiment jamais le reste du temps. Le port du casque doit être laissé à l'initiative de l'usager. N'oubliez jamais que la fédération française des diabétiques est financée par coca-cola.

*** Oui, l'association utilise aussi l'internet, lire ces lignes en est la preuve.

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Liens :

 

15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 11:00

Chez votre libraire, vous trouverez « La Revue Dessinée » n°3 (printemps 2014) avec au sommaire la lecture de :

Une enquête sur les accords commerciaux dans le domaine énergétique avec un éclairage sur la prise en otage du droit environnemental ou encore les dessous de table plus affairistes que diplomatiques.

Toujours dans le domaine énergétique, une dessinatrice s'essaye aux alternatives au pétrole.

Dans la rubrique écologie, il y a une enquête dessinée sur les « bombes d'insectes » conçues pour protéger d'autres espèces et pour en exterminer d'autre, l’enquête attire notre attention sur les conséquences possibles.

En dehors des questions environnementales, plusieurs reportages traitent de la guerre en Syrie, de l'instruction au FN, de Berlin, de la guillotine.

 

Chez votre marchand de journaux, ce mois ci, ne manquez pas :

« La Décroissance » N°109 (mai 2014) avec les rubriques habituelles du journal : courrier des lecteurs et lectrices, la saloperie que nous n'achèterons pas, la bédé, la séance psy, la propagande des objets familiers...

Stéphane Lhomme nous demande de débrancher les voitures nucléaires quand la ministre de la vertidude propose un plan pour en avoir plus dans nos cités.

Le débat mensuel porte sur la lecture des précurseurs de la décroissance, l'occasion de rappeler l'existence de notre médiathèque mutuelle.

Note personnel : Sans être « Éric Piolle's gaga », il aurait été souhaitable d'attendre qu'il fasse quelque chose en qualité de « maire de Grenoble » avant de lui casser du sucre sur le dos.

 

« Article 11 » N°16 (mai-juin-juillet 2014) avec lui aussi l'habituel « cri de la tomate ».

Le journal, un vrai comme le proclame la une, présente un reportage sur une zone commerciale : sa propagande, son univers mental (voir fin de ce billet), sa conception mai aussi la rencontre avec des personnes qui y travaillent.

« Le capitalisme assujettit la nature à la logique du profit », non, ce n'est pas du Hervé Kempf mais le titre de l'entretien avec Razmig Keucheyan, auteur de la nature est un champ de bataille, à découvrir.

 

Dans le poste de radio, « 3D » (dimanche 11 mai - 12h00) de Stéphane Paoli, le journaliste, qui s'est auto-chargé de nous expliquer « la complexitude diagonalisable du monde dans sa contemporanéité intrinsèque », avait pour invité-e-s Naomi Oreskes, historienne des sciences, professeure à Harvard, Hervé Kempf, journaliste à Reporterre (entre autre), et, Hugues de Jouvenel, président de Futuribles International (cabinet de prospectives) : À travers l'analyse des champs hypothétiques d'un futur aux souvenirs proches, 3D va... okè, j'arrête l'humour à 3 balles.

L'émission  n'apprendra pas grand chose aux militant-e-s même de base, mais elle se laissera écouter par le néophyte qui y trouvera sans aucuns doutes des pistes de réflexion.

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L'article phare d'Article 11 est l'occasion de (re)lire le pamphlet de Jean-Luc Debry « le Cauchemar pavillonnaire » :

Le livre analyse l'impacte des politiques d'urbanisme, l'influence du découpage en zone d'activité, industrielle, espace vert, du charcutage de l'espace en plan de circulation « de flux », tant l'humain que la marchandise, quand ce n'est pas « l'être marchandisé ».

 

[…] La fonctionnalité conquérante s'empare de l'existence et la vide de son sens symbolique. Elle écrase la foule des familles et de ces jeunes gens déguisés en pancartes publicitaires au profit des marques qui se plaisent à les endoctriner au nom de prétendues valeurs humanitaires. Ils semblent condamnés à célébrer le deuil impossible de leur humanité à jamais réduite à une image factice. […]

 

En trois grands chapitres, l'auteur explique comment grâce à la « science du comportement »*, nous sommes passés de la lutte des classes au triomphe de l'ego savamment « marketé » par l'idéologie marchande. Le pivot de cette transformation passant par le pavillon, son environnement et l'interaction de ceux-ci sur la société.

Au delà du pavillon ou de l'urbanisme, l'auteur analyse aussi notre rapport à la culture, au sens que nous lui donnons une fois dissous dans le conformisme. Il analyse nos attitudes face aux injonctions de « renouer avec la tradition », retrouver le passé, se ré-approprier des savoirs perdus, ou, à l'opposé, l'obligation d'être « open mindedly », d'être dans la « coolitude » de la fête permanente.

 

[…] Un concentré de haine impuissante. La violence vulgaire et raciste des policiers qui les harcèlent ne changera rien à l'affaire. Simple jeu de miroir. Ces jeunes errants, noyant leur ennui dans d'interminables palabres, aux postures surjouées, adeptes des compositions empruntés au show-biz (italique) américain, d'une part, et d'autre part ces familles qui, après avoir coincé leur gosse dans le Caddie© entre des masses considérables de marchandises, sont les deux pôles d'une même altérité face à la marchandise – libre accès ou frustration. Ceux qui sont pleinement et entièrement marchandisés et ceux qui n'ont d'autre rêve que de l'être à leur tour sont unis dans le même destin. […]

 

« La Rue Piétonne » et « le Village Témoin » sont deux chapitres du livre qui illustrent parfaitement ce rapport au culturel plus ou moins pre-fabriqué ; ces même chapitres marqueront un frein à la course névrotique à « être dans le moment présent ».

 

* lire « Propaganda » Edward Bernays, présenté par Normand Baillargeon.

 

 

28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 07:56

Un livre qui présente une fable métaphorique « Le livre des machine » précédée par une lettre « Darwin parmi les machines » en guise de préface. Étonnamment, j'aurai préféré la lire après, comme une conclusion donc, cette remarque sera ma seule critique négative de l'ouvrage.

« Le livre des machine », traduit en français par Pierre Thiesset, raconte l'histoire d'un berger qui découvre un territoire nouveau par delà une chaîne de montagnes. Le peuple présent sur ce territoire refusa autrefois le développement technique. L'auteur est en fuite et il nous donne un résumé du guide de la révolution anti-machine.

Le point de vue défendu est celui d'une supériorité quasi inconditionnelle de l'humain, même si l'auteur reconnaît une conscience aux animaux ou aux plantes :

 
Il existe un type de plantes qui se nourrit d'aliments organiques avec ses fleurs […] Il est curieux qu'une chose si dépourvue de conscience ait un œil si fin pour déterminer son propre intérêt. S'il s'agit là d'inconscience, alors où se situe l'usage de la conscience ?

 

Et ainsi sont filées les métaphores pour illustrer la possibilité de voir les machines développer une forme d'intelligence afin d'utiliser l'humain à servir un dessein qui ne lui serait pas propre.

 
Ce sont autant les machines qui agissent sur l'homme et font de lui ce qu'il est, que l'homme qui a agi sur les machines et les a fabriquées.

 

 

Détruisons les machines – Samuel Butler

Aux éditions Le Pas de côté