Le sous-titre de ce livre - aventures potagères – est mensonger. C'est une honte de tromper ainsi les lecteurs, les lectrices potentielles qui penseraient acheter un énième livre de jardinage.
Ce ne sont pas des aventures, mais des digressions, de superbes digressions à partir d'un jardin tombé du ciel.
Je passe vite fait sur les petites histoires de couple et de traditions familiale, même si elles sont un fil rouge narratif intéressant sans lesquelles le livre serait seulement une compilation de « savanteries » littéraires. Je passe donc sur la métamorphose de la menthe, sur la petite ethnographie rurale (on dirait du Chapduelh, auteur qui manque cruellement dans la biographie, mais cela fait l'objet d'un billet à venir). Je passe aussi sur les exemples de jardin du bord du périphérique comme du bout du monde, pour attirer l'attention sur ceux que l'on appelle aujourd'hui encore les « jardins ouvriers ».
Autant le dire, je ne connaissais rien de l'histoire « hygiéniste » et « moraliste » de ces jardins :
On faisait occuper le temps libres des ouvriers par le jardinage pour ne pas qu'ils pensent à des idées révolutionnaires de remise en cause de l'ordre social ; ce, avec la promesse de pouvoir devenir un jour eux-mêmes propriétaires méritants. C'est de cette période que date également certaines idées de jardin « aux ordres ».
Dans ce chapitre, l'auteure fait du pavillon de banlieue, une extension de la cabane au fond de ce jardin « familiale », d'un chez soi à un autre.
Second point, et ce n'est pas pour rien si c'est après un atelier pratique de décroissance que ce livre m'a été donné, la partie « critique de la société de consommation ». Ce n'est un secret pour personne que certains parents empoisonnent, plus ou moins volontairement, leurs enfants. S'en est même effrayant de s'entendre dire que faire une tarte, des crêpes, une quiche, c'est « se prendre la tête » ou encore qu'une tourte est « un truc de bobo ». L'origine est clairement située dans le livre chez les riches Romains qui mangeaient des paons farcis au miel et des langues de truies sautées au beurre. L'art de la distinction dans sa splendeur la plus crasse.
L'industrie de la « matière bouffable » alliée à l'industrie du divertissement a gagné la bataille du petit déjeuner à l'huile de palme, certes, mais l'auteure propose des pistes pour enrayer la machine. Même si je doute du distributeur de légumes sur un quai de RER.
Avant de terminer ce billet par une recette de cuisine, je remercie de nouveau Élisabeth de m'avoir offert ce livre. J'en profite pour vous inviter à venir au salon Terre-naturelle, nous vous y rencontrerons avec plaisir et pour pouvoir re-prendre le pouvoir de votre assiette, vous pourrez rencontrer l'association des végétarien-ne-s d'Orléans *. Il faut bien se mettre au « changement » un jour.
JP
* du samedi 20 au lundi 22 octobre 2012, l'AVF orléanaise vous proposera de la documentation et des dégustations gourmandes sur son stand, et même une conférence « Le plaisir d'etre végétarien » le dimanche 21 à 15 heures.
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Le vegetelà ©, librement adapté d'une recette trouvée ici :
1/ Préparez un tapioca (2 cuillères à soupe dans 250 ml d'eau, 7 minutes de cuisson environ), ou des perles du Japon.
2/ Dans ce tapioca, insérez 50 g à 80 g (une grosse cuillère) de mélasse de sucre de canne.
3/ Mélangez bien, et ajoutez 200 ml de lait de soja (ou de crème, ou d'un autre lait végétal (type « lait d'amande »)).
4/ Mélangez encore et toujours, ajouter 200 gramme de chocolat pâtissier,
5/ Mélangez, car à la décroissance on n'économise pas son énergie, pour rendre la pâte homogène et terminez par des amandes, ou des noix, ou des noisettes en poudre (environ 50~80 g, plus ce n'est pas meilleur).
6/ Mettez en pots.
On peut ajouter aussi des zestes de citron, d'orange, de la pistache, de l'amour.
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'Na revirada dins la linga lemosina se pòt trobar aquí